Pratiquer le sport en compétition a-t-il un intérêt ?

Christophe FRANCK - 2022-11-17

Lorsque l’on pratique un sport, il est courant d’ajouter la précision « en compétition » ou « en simple loisir ». Cette différence implique-t-elle que les valeurs issues de la pratique et les bienfaits apportés sont différents si le sport est réalisé dans un cadre compétitif ou non ? La question de la « vertu » de la compétition se pose pour les adultes mais évidemment pour les enfants.

Illustration du sport en compétition

Certains sportifs ne peuvent envisager une pratique sportive s’il n’y a pas de compétition le week-end. Celle-ci leur permet d’alimenter leur motivation pour suivre un entrainement régulier et avoir une hygiène de vie (sommeil, alimentation) adaptée. S’ils sont performants dans leur discipline sportive, surtout quand ils sont jeunes, ils se dirigent naturellement vers la compétition. Leurs sources de motivation sont diverses : étalonner leur niveau par rapport aux autres pratiquants, gagner des titres et une reconnaissance, atteindre le haut niveau, maitriser toutes les facettes de leur sport, toucher des gains financiers voire devenir professionnels, etc. De plus, lorsqu’on pratique l’activité de façon structurée dans un club, la compétition est souvent intégrée au processus d’entrainement, essentiellement dans les sports collectifs.

Pourtant tout le monde ne souhaite pas entrer dans un système compétitif.

Nombre de pratiquants de sports individuels ne vont jamais faire de compétitions. Que ce soit en musculation, en course à pied, en arts martiaux ou sports de combat, en tennis, etc. Ils pratiquent pour l’aspect santé, le bien être moral et les liens amicaux créés avec d’autres personnes. Ces pratiquants souhaitent parfois éviter d’être atteint dans leur narcissisme en cas de défaite. Car la défaite est quasiment toujours au rendez-vous de la compétition, à un moment où à un autre.

Citation : La défaite n'est qu'une leçon pour nous enseigner comment réussir.

En réalité ces défaites ont un côté positif. Il est courant d’entendre dire aujourd’hui que l’on n’échoue pas, on apprend. Je suis d’accord avec cette maxime. Et c’est d’ailleurs pourquoi le sport en compétition peut être bénéfique pour les enfants et les adolescents qui construisent leur personnalité. Mais également pour les adultes en manque de confiance.

Ne pas être satisfait de sa prestation ou de son résultat incite à être plus rigoureux dans son d’entrainement. L’« échec » va permettre de devenir meilleur, de placer son ego à la bonne place en se disant que l’on n’est pas parfait et qu’il faut travailler pour s’améliorer. Enfin, en apprenant à échouer devant un public, on apprend à être moins sensible au jugement des autres. Perdre n’est pas stupide. Ne pas tenter peut l’être…

Toutes ces raisons incitent à dire que la pratique compétitive à des vertus positives pour le pratiquant. En revanche, l’ambition de performance doit être en adéquation avec le niveau individuel pour ne pas partir dans des dérives illicites telle la tricherie ou le dopage. C’est pourquoi l’entourage (parents, conjoint, entraineur…) est très important pour motiver, écouter, accompagner mais aussi faire relativiser l’importance du résultat.