Quelle attitude adopter face à une blessure contractée peu avant une compétition ?

Christophe FRANCK - 2019-10-20

C’est clair : la blessure du sportif fait partie du risque de la préparation.

En tant qu’entraineur, on cherche à en minimiser le pourcentag : en mettant en place des situations les plus efficientes, c’est-à-dire les plus efficaces en minimisant le risque de blessure, et évidemment en gérant la récupération.

Pour autant, certaines blessures sont imprévisibles. Parce qu’elles ne dépendent pas réellement de la charge d’entrainement mais d’éléments externes. Celles dues aux coups reçus lors d’ultimes entrainements par exemple. Même après de nombreuses années de métier, celles-ci sont difficiles à encaisser.

Pourquoi ? Parce que cela sort du cadre des facteurs gérables par l’entrainer comme peuvent l’être la fatigue ou la difficulté.

  • Pour l’athlète c’est la croix sur l’objectif. La croix sur le titre visé. La croix sur le travail fourni. Injuste.
  • Pour l’entraineur c’est l’impossibilité de valider le travail. L’incapacité d’aider le sportif. Frustrant.

Le pire, c’est que cette blessure est rarement totalement synonyme de forfait immédiat pour l’athlète. Le coup reçu engendre une grande douleur. Mais laisse une forme d’espoir que demain ça ira mieux… Alors, puisqu’il reste une minime, on tente… Au titre de tout le travail fourni et des espoirs engagés.

Seulement les miracles n’existent pas. Pour gagner des compétitions de haut niveau, il faut déjà être à 100%. Et parfois ça ne suffit pas. Donc en étant diminué physiquement…

Alors, quoi faire ? Prendre la décision de déclarer forfait ? Ce serait certainement la solution la plus sage. Mais c’est si difficile de tout stopper après tant de travail.

Je vous le dis : cette blessure est vraiment contrariante pour être poli. Parce qu’après de nombreuses années, je ne sais toujours pas quelle décision prendre. Mais dernièrement, c’est 7 jours avant un tournoi : choc violent au niveau des côtes ; déchirure des muscles intercostaux et contractures des muscles dorsaux. Dès la sortie de l’entrainement j’ai compris que c’était mort pour la compétition. Mais comme je le disais précédemment il est difficile de dire : « Ok, allez on dit stop à la compét qu’on prépare depuis 6 mois. » Donc on espère des miracles du corps médical : médecin, kiné, osthéo. Mais à l’arrivée, il n’y a quasiment aucune chance. Le stress, les soins, la douleur, diminuent les performances de l’athlète. Et à haut niveau ça ne passe pas.

Donc à l’issue, en tant qu’entraineur, je me repose la même question : qu’aurais-je du faire ? Et en discutant avec d’autres amis entraineurs, je me rends compte que tous ont le même questionnement. Et finalement ils prennent tous la même décision : on tente...